De par l’intérêt qu’elle porte à l’analyse des questions macro-économiques, la DEPF a consacré le présent Policy Brief à la question de « la rotation sectorielle ». En effet, depuis le déclenchement de la crise sanitaire liée à la pandémie Covid-19, la rotation sectorielle au niveau du marché financier est au cœur du débat des conjoncturistes et des prévisionnistes économiques. Ce vocable désigne un mouvement au cours duquel les investisseurs délaissent les secteurs dits « cycliques » pour se repositionner sur d’autres qualifiés de « défensifs ».
Visant à cerner les contours de cette question, ce policy-brief se propose de dresser une typologie des secteurs présents dans la bourse de Casablanca et vérifier si le comportement des investisseurs y opérant est empreint d’inflexions qui fondent les principes de rotation sectorielle.
Plusieurs signes donnent à croire que des rotations sectorielles se sont opérées, à différents degrés et à différents moments, durant ces douze dernières années. Les résultats révèlent que les secteurs cycliques ont cédé du terrain aux secteurs défensifs durant les phases de décélération de l’activité économique nationale en 2010-2011, 2013-2014 et 2019-2020.
La rotation en faveur des secteurs cycliques a démarré à partir du dernier trimestre de l’année 2020 et devrait se poursuivre pour le reste de l’année 2021, soutenu par plusieurs facteurs favorables, notamment le net rebond de l’activité économique en 2021 (entre 5,5% et 5,8% selon les prévisions du MEFRA) et le redressement des économies des principaux partenaires du Maroc (la demande étrangère adressée au Maroc est estimée à 7,7%). Aussi, le succès de la campagne de vaccination et le déploiement du plan de relance sont autant de facteurs qui favoriseront une revalorisation des secteurs cycliques.
